Le choix de la piscine au bord de mer de Siza s’est imposé de lui-même par la volonté première d’approfondir la notion de situationnisme et de création du milieu. L’analyse du projet architectural s’enrichit de celle d’un recueil de 24 textes de l’architecte, compilé par Dominique Machabert en 2002, intitulé Des mots de rien du tout. En revenant aux éléments essentiels de l’architecture et aux sens profonds de notions fondamentales, le rien s’est imposé de lui-même. Il faut bien dire que le rien a subi les mêmes travers de l’évolution des langues et des sens que les termes relatifs au lieu et au temps.
Etymologiquement, le mot rien vient du latin rem, de res, la chose. Finalement, il s’agit de définir un art du minimum, car on espère secrètement que cette œuvre architecturale, avec cette majesté modeste, avec cet entier dévouement à l’homme qui la parcourt, avec ses considérations philosophiques, se généralise à nos cadres de vie. Nous souhaitons enfin que le rien soit l’évidence. Nous espérons réhabiliter l’art de LA chose, de LA architecture, comme celle d’un être tout poétique.